Les statues de Nouchka me font rêver.
Femme debout, couples assis, personnages mis en scène dans les « salles d’attente », duo amoureux.
Tout ce petit monde semble arrêté dans un élan de vie, saisi dans l’action.
L’une se dérobe, l’autre cherche à la rejoindre.
Celle-ci l’attire, il se détourne, elle s’abandonne, il la caresse.
C’est drôle, pétillant, bruissant.
Ces statuettes sont des saynètes où les jeux de la séduction se dansent sur tous les tons.
Chacune est une histoire.
Côte à côte, elles se combinent, se complètent, jouent un scénario.
Les corps sont arrêtés dans leur mouvement, dans un équilibre étonnant.
Ils ne sont pas timides ! Les intentions sont déclarées : dans les attitudes, aucune ambiguïté.
Que c’est bon à voir !
Il faut dire aussi qu’ils ne sont pas polis. C’est loin d’être de la grossièreté : c’est que l’artiste a conservé la trace de ses outils
sur la surface des corps. Elle n’a pas lissé les peaux ou aplatit les surfaces.
La terre est là, bien présente. Ses aspérités affleurent, tracent des épaisseurs, des sillons, des creux.
Sous cette croûte, c’est la vie qui coule.
Chacune des statues a sa vie autonome, ou bien dialogue avec une ou plusieurs autres statues.
C’est un autre clin d’œil qui se révèle, une autre histoire qui se raconte.
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Milène